UNE HISTOIRE DE MISSILES

 

Après la crise de Suez en 1956, la France décide de se doter de l'arme nucléaire. Cette Force de frappe doit reposer sur trois vecteurs : les sous-marins nucléaires lanceurs d'engins, les bombardiers stratégiques(Mirage IV) et les silos à missiles.

Le plateau d'Albion sera choisi en avril 1965 en raison de sa faible densité humaine et de son sol, capable de permettre un bon ancrage des silos renfermant les missiles mais aussi capable d'amortir l'onde de choc en cas d'agression nucléaire. 18 silos et 2 poste de conduite de tirs sont construits entre 1966 et 1971.

Le 22 février 1996, le président Jacques Chirac annonce la fermeture et le démantèlement des installations d'Albion, en raison de l'évolution de la géostratégie européenne (chute du bloc de l'Est) et du vieillissement des missiles trop coûteux en entretien et ne valant plus la peine d'être modernisés.

Les travaux de démantèlement durent 2 ans et se terminent en 1999. La passation de pouvoir au profit de la Légion étrangère a été réalisée durant l'été 1999.

 Il aurait suffi de tourner quatre clés et dix-huit missiles se seraient envolés dans le ciel de Haute Provence pour retomber trente minutes plus tard sur les grandes villes de l'URSS. Leurs têtes nucléaires représentaient l'équivalent de mille fois la puissance de la bombe atomique lancée sur Hiroshima en 1945.

 

 Les installations en 1990:

 

 

L'intérieur d'un silo:

 

Intallation d'un missile dans son silo:

 

 

Les installations

Sur les 27 silos et les 3 postes de conduite de tirs  prévus à l'origine, seuls 18 silos et 2 PCT furent réalisés pour cause de restrictions budgétaires.

Chaque silo est équipé de son abri auxiliaire, et distant de 3 km de son voisin afin qu'une seule attaque ne puisse détruire plusieurs sites à la fois et que des frappes nucléaires simultanées annulent leurs effets (deux explosions nucléaires simultanées annulent une grande partie de leurs effets mécaniques).

Les missiles étaient surveillés nuit et jour et commandés à distance à partir de 2 Postes de Conduite de Tir (PCT), construits sous terre, à 400 m de profondeur. Chaque PCT est chargé de neuf zones de lancement. Le PCT 2 se trouvait dans la Drôme près de Reilhanette et l'autre, PCT 1, dans le Vaucluse près de Rustrel, à 30 km l'un de l'autre. Véritables bunkers dissimulés sous plusieurs centaines de mètres de roche, les PCT ont été conçus non seulement pour résister à toute attaque nucléaire, mais aussi pour éviter toute intrusion grâce à de longues galeries à angles droits de près de 2 km de long.

Après le démantèlement des missiles, la plupart des silos ont été murés et laissés à l'abandon. Un des silos a été transformé en observatoire astronomique public (SIRENE) et le PCT de Rustrel en Laboratoire Souterrain à Bas Bruit qui bénéficie entre autres des qualités exceptionnelles de la capsule blindée de tir.

L'Office national d'études et de recherches aérospatiales a également installé le récepteur du radar GRAVES sur une des zones de lancement. Le radar Grand Réseau Adapté à la Veille Spatiale a été mis en service en 2005 afin de permettre la détection des satellites espions américains et chinois. C'est actuellement le seul système de veille satellite opérationnel en Europe de l'Ouest. Seuls la Russie et les États-Unis disposent de systèmes de ce type. (Source: Wikipédia)

 

 

Retour